le 28 juin 2009
Chroniques de la cinquantaine
Je me suis fait fourrée d’aplomb pas mal toute ma vie. Au sens propre et figuré du terme.
Au sens propre, ma foi, je l’ai bien cherché.
Au sens figuré, voyez-vous, c’est que je suis d’une naïveté que seule une bachelière dans un domaine ultra-féminin peut égaler.
À tout seigneur, tout honneur, mon père m’a persuadé eque s’il avait ces moments lubriques pour moi, c’était que j’avais trop de libido.
J’en ai encore trop, mais comme je constate, je ne suis pas la seule, toutes les filles que je connais en ont autant. (non, mon carnet d’adresses n’est pas à vendre).
À tout seigneur, sa seigneurie, ma mère m’a persuadée que pour être heureuse en mariage, il fallait trouver un homme bon et honnête qui aimait les enfants. Je suis maintenant divorçée dudit homme parce que lui, n’avais aucune libido pour ma personne. Ce que je lui rendais bien.
Et comme un abuseur n’arrive jamais seul, j’ai aussi cru un mouvement de l’église catholique qui disait que l’ouverture à la vie, c’était la vie. La vie en gang, oui, j’ai sept enfants. Oui, avec le gars précédemment nommé.
Lors du divorce, l’agent d’immeuble qui a évalué la maison patrimoniale est un ami de la famille de mon ex. J’ai cru avec un léger doute ce qu’il a dit quand il a dit que vu que la maison nécessitait des améliorations, il valait mieux que ce soit l’homme qui la garde.
Il m’a vendu une maison avec encore plus de réparations et la moitié de la grandeur de la maison de mon ex.
Oui, je l’ai remercié pour ses bons services. Dans le sens gentil du terme, évidement.
Stie que je suis niaiseuse.
Ce qui donne comme résultat que je suis seule dans la vie, avec de l’embonpoint et sept enfants ET ma libido, un toit à refaire, des fenêtres à remplacer, un sous-sol qui coule , des armoires de cuisine à changer, le lave-vaisselle qui fait un bruit d’avion qui décolle ou qui atterit dans une flaque d’eau, parce que lui , aussi, coule, un escalier à sabler et le souper à préparer.
Comme faire pour être plus mal prise que ça?
a)Quitter l’école avant d’avoir un métier, être sur le bien-être et avoir ses journées libres pour courir les ventes, faire la une des journaux et des campagnes de souscriptions pour les paniers de Noël.
b) Ou encore, le père des enfants est muté à six cent kilomètres de votre demeure et vous demeurez seule avec les enfants à temps plein, en plus de travailler à temps plein.
Comme vous commencez à me connaître, j’ai choisi l’option la plus méritante, soit le b.
B comme dans bouhouhouhou, donnez-moi ma pilule ou mon petit gâteau.
J’aurais zété plus malprise si je n’avais pas un sens de l’humour qui surgit surtout quand ça va mal.
Je ris beaucoup de ces temps-ci. Et je pleure autant. Je crois que mon système immunitaire doit être très fort de toutes les rires que j’ai et puisque les larmes éliminent les toxines, je dois vous dire que je suis d’une pureté intérieure qui égalerait la blancheur de la brebis évangélique, n’eut tété les tâches libidineuses.
Une brebis peau de vache, quoi.
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