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chroniques de la cinquantaine
21 juin 2011

samedi

samedi n'est pas un jour de repos. C'est une journée d'activité! Par exemple, faire l'épicerie. Par exemple, magasiner la tenue de bal de votre quatrième enfant chéri. Béni soit-il d'avoir eu la brillante idée de naître garçon, le défi est peut=être réalisable. Ah oui, les achats doivent être terminés pour 17:00, parce qu'il faut souper ET aller au bal. Détail.

 

On clanche. C'est-à-dire que je commence par hurler qu'on enlève les pneus d'hiver du coffre arrière de l'auto. Ensuite, je commande à ma fifille chérie et réveillée de venir avec moi pour l'épicerie. Je respire par le nez quand elle me dit que la basilique en pot, selon la blonde de son père, n'est pas un bon achat si on veut la replanter. Je respire par le nez quand le jeune caissier n'a pas les billets de banque qu'il doit me remettre. Bien m'en pris, c'était sa mère qui était la suivante cliente. On ne le dira jamais assez, ne chialez pas aux caissiers devant leurs mères. et respiiiiiiiiiiiiiiiiiiiirons.

 

ah oui, ma fifille texte en attendant qu'on en finisse. À qui texte tu ma chèrie?

 

à quelqu'un.

 

l'art d'éveiller les soupçons d'une mère. Qui?

 

Un jeune homme rencontré sur la plage.

 

ah. Si elle ne me dit pas plus, c'est qu'il doit y avoir anguille sous roche.

 

Quel âge?

 

20 ans. (fifille en a 15)

 

Quelle nationalité?

 

elle Montréalaise.

 

Non, mais... quelle couleur d'abord?

 

Noire.

ah.

 

Ben , maman! je ne savais pas que tu étais raciste!

 

moi non plus ma chérie. mais là, je viens de le devenir.

 

Discussion sur la possibitité qu'un jeune homme qui n'habite pas la région, qui est âgé de plus de cinq ans et qui rencontre une fille sur la plage, ne soit pas attiré par son habileté à résoudre une équation algébrique. Soupir de la damoiselle qui annonce que la maternelle sollicitude la laisse d'une froideur que n' égale que la chaleur des ardeurs juvéniles.

 

Sur le chemin du retour, entre la fifille qui boude parce que je ne comprends rien, ben non, et mon fils qui réchigne sur le fait que son frère et lui.. patati-patata, bicyclette, pas juste, sale con, gna-gna=gna. je regarde les ventes de garage yes! la voilà!

 

parce que le père a décidé après un mois et demie de cohabitation avec ses enfants que celui de 19 ans était trop difficile, il l'a mis à la porte. Bien sûr, le père était très compatissant au fait que je sois en congé burn-out et il souhaitait vraiment que fiston aille demeurer ailleurs. Fiston a pas un sous en banque, encore moins dans son portefeuille, et pas de jobs. Ben sûr, je pourrais l'envoyer demeurer avec les itinérants, ça lui apprendrait! Dire que j'ai déjà couché avec son père. Simonac d'hormones. Alors, je vis la commode pour que fiston puisse ne pas ranger son linge et le laisser traîner sur le plancher.

 

Je m'arrête. Jeune couple dynamique, elle jolie et aimable, lui, beau et muet, et ils me demandent combien je suis prête à donner. Combien voulez-vous? ben.. finalement, après deux minutes de ne pas savoir, on s'entend sur un prix. Je vise la remorque dans la cour et le jeune homme en lui demandant si c'était à lui la remorque. Il dit ne pas habiter là. Je regarde sa blonde et je lui dis de le garder, il est très décoratif dans son entrée. rire. finalement, on s'entend pour dire qu'il viendra livrer le tout avec la remorque qui ne lui appartient pas, mais il insiste pour dire qu'il va garder son T-Shirt et ne pas venir en speedo. Coup donc, ça a valu le coup de demander.

 

Par contre, la dame me demande si je veux de la vaisselle. Sur que j'en veux, j'en magasine depuis deux mois, j'ai pas une cenne pour ça, étant donné que je dois meubler le jeune homme que le père avec qui j'ai déjà eu des relations à mon grand embarras, a mis à la porte.

 

elle m'a donné son ensemble de porcelaine douze couverts, pas un morceau qui manque, les tasses n'ont même jamais été déballées. Yes! pour moi, c'est son ensemble de noces, pis elle en veux plus parce qu'elle a divorcé et qu'elle se mets en ménage avec monsieur Décoration+.

 

PM. Après avoir fait à manger à ses charmants enfants qui m'attendaient la bouche ouverte (non pas comme les tits oiseaux, ils se criaient mutuellement des bêtises), avoir déclaré que je règlerais le conflit qu'une fois que les estomacs seraient pleins, que je n'ai pas eu besoin de ne rien régler parce que le conflit a été digéré en même temps que les hot-dogs ,, une sieste pour la digestion de la mère, il faut repartir pour habiller Thomas.

 

au pas de course! enfin, autant que mon enthousiaste le permettait. Je vais chez EPOCH, pensant trouver une tite chemise médiévale, mignonne, et dans le ton de ce qu'il aime. Zut, ils ne font que des bijoux. je lui demande s'il veut un jonc pour se souvenir de sa graduation, à voir la tête qu'il a fait, je pense qu'il a compris: Veux=tu un traitement de canal sans anesthésie?

Bref, économie du jonc.

 

Au pas, camarades, au pas, on entre chez La Baie. En dix minutes, nous avions en main, chemise, pantalon, cravate et ouste à la salle d'essayage. Il n'a pas eu le temps de réfléchir, qu'il avait déjà enfilé le tout, désenfilé et ...zut, le veston.

 

Comment pas de veston? Diantre! Il faut un veston pour un bal, c'est un must qui se portera au moins une fois au bal, et si on est chanceux, il y aura des funérailles avant qu'il soit désuet et on aura fait une pierre deux coups.

 

Pas grave, toujours au pas de charge, nous allons à la mercerie sur le coin de la rue. Je vise le monsieur à tête grise qui doit connaîtres son métier, les mères en pré-ménopause et les jeunes gens lunatiques.

 

Quinze minutes plus tard, veston choisi et carte visa remise à sa place.

 

16:30. Nous sommes dans les temps.

 

Fiston, que veux-tu pour ton souper de graduation?

 

Quelque chose de simple et convivial, me dit-il.

 

Je convie donc le téléphone et le restaurant chinois. Là, ça se complique. La dame me pose des questions. Je lui raconte mon drame, les cellules nerveuses responsables des choix sont épuisées. Elle m'arrange ça. J'ai ainsi appris que si on commande du chinois, il faut un plat par personne, et un extra quand on a des ados. Pour dire, même lorsqu'on pense qu'on n'en peut plus, il y a un ange qui vous montre une lumière, ou une lanterne chinoise. Ne soyons pas snobinettes sur les éclairages.

 

merci.

 

On a mangé du chinois dans la porcelaine que la dame m'avait donné. Non, mais c'est du grand chic!

 

La question, maintenant, à cent mille dollards?

 

mais oui! Qu'est-ce que la mère du gradué va porter!!!! (voir article précédent sur une sortie spéciale).

 

J'ai retrouvé la fameuse petite robe noire, réparé le collier que fifille avait emprunté, trouvé des souliers à talons hauts pour faire une entrée à la hauteur de mes gars, et des sandales pour revenir sur mes deux pieds après la soirée.

 

GO!

 

Et voilà, nous sommes arrivés à temps pour que Thomas aille chercher son diplôme, apprendre que son ami l'avait invité à l'after-bal chez lui et faire des photos.

 

Voilà. Le veston est désormais rangé, après, bien sûr, que la chatte aille fait un petit dodo dessus vu qu'il avait été rangé sur la table de la cuisine.

 

Épilogue: plus que trois graduations dans la famille. L'année prochaine: celle de fifille chérie. Pas grave, je vous le donne en mille, je lui ai proposé de magasiner avec la blonde de son père qui a accepté avec des larmes de joie.

 

Non, mais, quel grand coeur je suis, n'est-ce pas?

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